Il semble évident qu’un vitrier soit un artisan expérimenté dans le maniement du verre. Néanmoins, de nombreux clients ignorent ce qu’ils peuvent concrètement attendre de ce professionnel. Il faut suivre des études très spécifiques, s’y connaître dans différents domaines, disposer de multiples aptitudes individuelles. Bref, devenir vitrier ne se fait pas sur un coup de tête. Découvrez donc les secrets de ce métier très connu mais qui n’est pas toujours considéré à sa juste valeur.
Les différentes formations pour devenir vitrier
Personne ne devient vitrier sous prétexte que l’on possède quelques notions sur les activités d’artisan vitrier à Paris. Il est impératif de suivre des formations qui aboutissent sur une certification et/ou un diplôme.
Le CAP Construction d’ouvrages du bâtiment en aluminium, verre et métaux de synthèse est une option courante. A l’issue de la formation, le titulaire du CAP est à-même de lire les plans en vue d’esquisser un éventuel croquis. Il sera également capable de découper les pièces nécessaires aux tâches qui lui seront confiées. Cette formation permet par ailleurs de se familiariser avec les machines-outils, les soudeuses et tout matériel nécessaire. Le vitrier pourra ensuite sceller son ouvrage avec une précision extrême. Le CAP en question s’ouvre sur de nombreux débouchés. Il sera envisageable de travailler en indépendant ou en entreprise.
Le Bac pro Bâtiment : métal, aluminium, verre et matériaux de synthèse est une autre formation qui débouche sur la profession de vitrier. Il s’agit d’une formation qui s’étend sur 3 ans et qui inclut de 16 à 18 semaines de formation en entreprise. Le bachelier sera capable de diriger une petite équipe grâce à des connaissances approfondies sur les matériaux qu’il devra travailler et poser. La maîtrise des différentes résistances aux variations climatiques fait partie des capacités basiques acquises en fin d’étude.
On peut également évoquer le BTS Enveloppe du Bâtiment, façade et étanchéité. Cette formation dure 2 ans. Elle ne se focalise pas uniquement sur le travail d’un vitrier puisque des cours de mathématiques, de gestion commerciale et des principes constructifs sont abordés, entre autres.
D’autres possibilités sont envisageables. L’important, c’est d’acquérir les qualifications techniques nécessaires.
Quelles compétences faut-il avoir pour devenir vitrier ?
Un vitrier qualifié doit disposer d’au moins les compétences ci-après :
– Aptitude à lire un plan
– Maîtrise de l’équerrage
– Excellente connaissance de la domotique
– Mise en place d’un échafaudage
– Menuiserie pvc, alu et bois
– Maîtrise des normes encadrant l’isolation
– Connaissance rigoureuse des consignes de sécurité
– Compréhension infaillible des techniques de prise de mesure.
Ces critères ne sont pas les seuls à prendre compte puisque le savoir-être du vitrier est d’une importance capitale. Il doit déjà être en bonne condition physique. En effet, une intervention peut nécessiter le soulèvement de lourdes charges. D’ailleurs, les vitres de grandes dimensions sont elles-mêmes lourdes. A cela s’ajoute une grande précision et de la méticulosité. Etre adroit est donc un impératif.
Un bon vitrier se doit en outre d’être attentif. Il est tenu de cerner rapidement les attentes de son client et de respecter les points clés de la commande. Pour y arriver, il faut un maximum d’organisation et une aptitude à travailler sous pression.
Les compétences et qualités personnelles que vous pouvez attendre de votre vitrier ne s’arrêtent pas là. Sachez par exemple qu’il ne doit pas avoir le vertige ni être claustrophobe. Les situations quelques peu incontrôlables ne lui font pas peur, non plus.
A tout cela s’ajoutent une rigueur à toute épreuve ainsi qu’une mobilité. Un vitrier digne de ce nom ne se cantonne pas aux interventions dans son quartier.
Quelles sont les prestations d’un vitrier ?
Comme vous pouvez le constater, l’artisan vitrier est relativement polyvalent. Indépendamment de la formation qu’il a suivie, il sera capable de gérer plusieurs situations et d’intervenir en faisant preuve d’un sens de discernement très aiguisé. Découvrez ci-après les principaux domaines dans lesquels un vitrier excelle.
– Remplacement de vitre
Le remplacement d’une vitre semble aisé, au premier abord. Néanmoins, c’est une opération extrêmement délicate. Il faut par exemple déterminer quel type de vitrage s’adapte au châssis existant. Il faut ensuite prendre des mesures exactes. C’est une tâche qui peut être requise dans le cadre d’une rénovation ou parce que le vitrage concerné est cassé.
Il est avant tout indispensable d’être équipé correctement. Il faut aussi connaître les normes pour pouvoir proposer les solutions qui s’adaptent à la fois aux attentes du client et aux obligations qui régissent la zone, la copropriété, etc.
L’idéal sera faire venir le vitrier chez vous pour qu’il effectue lui-même les mesures. Si vous le faites vous-même et qu’il y a des erreurs dans les dimensions que vous communiquez, l’ouvrier ne sera pas tenu responsable.
– Dépannage et urgence vitrerie
La notion d’urgence implique des risques menaçant votre sécurité. Il s’agit par exemple d’une vitre cassée sur la façade, dans l’entrée principale ou sur une fenêtre extérieure. Dès que vous entrez en contact avec le vitrier, il faut lui exposer ces risques. Faites-lui comprendre que vous avez besoin de ses services dans les plus brefs délais. Dans de telles situations, des interventions 24h/24 et 7j/7 sont planifiables.
Pour que l’arrivée vitrier sur place soit rapide, n’oubliez pas de l’informer sur le département et surtout la ville où vous résidez. Il sera ainsi aisé de mobiliser des techniciens qui se situent à proximité pour plus d’efficacité.
– Bris de glace suite à une effraction, un cambriolage
Il suffit parfois d’une tentative d’effraction pour exploser un vitrage. Les bris de glace qui s’éparpillent dans la pièce ou à l’extérieur peuvent pourtant blesser. Il est donc important de s’en débarrasser rapidement afin d’éviter tout accident.
Un vitrier expérimenté saura procéder méthodiquement pour ramasser les bris et vous proposer une solution temporaire en attendant le remplacement des vitrages endommagés. Une fois de plus, un outillage de pro s’impose.
– Pose de survitrage
Le survitrage vous permet de conserver vos portes et fenêtres d’origine, en leur offrant des performances énergétiques plus adaptées aux exigences réglementaires. L’objectif est donc essentiellement d’isoler correctement la pièce et de rehausser le cachet de la menuiserie.
Un diagnostic préalable s’impose. Il faut par exemple déterminer si la structure existante est assez robuste pour supporter le poids d’une vitre supplémentaire. En effet, le survitrage se définit comme la superposition de deux vitres. C’est un procédé qui permet principalement d’isoler les ouvertures orientées nord. Economique, il ne demande que peu de travaux.
De nombreuses méthodes de pose sont exploitables. Seul un vitrier expérimenté saura définir celle qui s’accorde aux contraintes du bâti et au rendu attendu par son client.
– La pose sur châssis : les différents éléments sont fixés sur un cadre qui sera à son tour fixé au vantail. Les joints d’étanchéité s’appliquent sur la face interne pour un résultat plus esthétique.
– La pose ouvrante : le survitrage est installé dans un profilé rigide que vous pourrez ouvrir afin d’avoir accès au vitrage d’origine. C’est une option qui permet le nettoyage indépendant de chaque couche de vitre.
– Les kits : c’est un ensemble d’éléments nécessaires à la pose. Il faut être un bon bricoleur (idéalement un vitrier donc) pour s’en servir correctement.
– Le film : c’est la solution la plus simple, du moins en apparence. Il suffit de coller le film à la vitre existante mais attention, il faut éviter la formation de bulles d’air. Par ailleurs, un remplacement annuel est vivement conseillé.
La moindre erreur pourrait casser le vitrage. C’est pour cela qu’il est préférable de solliciter l’expertise d’un vitrier pour l’installation du survitrage.
– Double et triple vitrage
D’un point de vue énergétique, le double vitrage se présente depuis plusieurs années comme l’option la plus avantageuse. Néanmoins, avec l’émergence du triple vitrage, le choix peut se compliquer car ce dernier possède une efficience plus élevée. Le principe est identique : des couches de vitres (au nombre de 2 ou 3), séparées entre elles par une couche d’air.
Dans les deux cas, les performances d’isolation sont optimales. Votre choix s’articulera donc sur les spécificités du bâti. Les contraintes acoustiques sont à considérer, entre autres. Ceux qui résident dans une zone particulièrement bruyante et qui supportent mal l’inconfort phonique, se tourneront vers le triple vitrage. Il faut toutefois se rendre compte que le triple vitrage est à la fois plus lourd et plus onéreux. Il faut de ce fait prévoir un surcoût comparé à l’acquisition des doubles vitrages.
Les doubles vitrages eux-mêmes existent en plusieurs variantes. Selon vos besoins, il sera possible de choisir un modèle classique, modèle antieffraction ou à un modèle isolation renforcée, par exemple. Ce qui dépend de la réflexion et de la transmission lumineuse qui vous convient, la quantité d’énergie solaire que vous souhaitez laisser passer et autres critères.
Quelle que soit votre préférence, il faudra une dextérité sana faille pour que la pose soit effectuée comme il se doit. L’épaisseur des vitres, le choix du cadre et la qualité de l’isolation doivent être sérieusement envisagés.
N’hésitez pas à demander l’avis du vitrier afin de déterminer l’option qui corresponde le mieux à votre habitation ou à vos locaux d’entreprise.
– Le vitrier est également là pour vous conseiller
Avant d’agir, le vitrier est tenu de vous orienter. Sa profession exige une grande honnêteté de sa part. Il n’est pas là pour vous contredire ni pour vous imposer ses choix mais pour vous faire comprendre les avantages et inconvénients afférents à chaque option dont vous disposez.
Le vitrier ne doit jamais se hâter dans ses propositions. Pour que ses offres soient pertinentes, il doit avant tout réaliser une étude sur place. Il vérifiera la structure de la maison, l’adéquation des matériaux présents ou encore les dimensions à travailler.
En fonction de son diagnostic préalable, le vitrier vous détaillera plusieurs solutions. Attention, s’il n’en propose qu’une, passez votre chemin. Il faut que vous ayez au minimum une seconde alternative, quitte à ce qu’elle soit moins performante. Le rôle du vitrier sera alors de vous informer que les risques s’il en existe, de vous faire connaître les différences de prix, etc.
Notez aussi que le vitrier peut vous informer sur les subventions auxquelles vous avez droit. En fonction de l’âge de la construction, de la nature des travaux et autres facteurs, les aides financières peuvent diverger. Les départements proposent en outre des aides différentes. Il faut donc vous renseigner au préalable et le vitrier est à votre entière disposition pour vous donner les informations nécessaires.
Vitrier : et côté tarifs ?
Les tarifs pour le service de vitrerie varient en fonction de l’entreprise ou de l’artisan contacté. Chacun est libre d’appliquer les honoraires de son choix. Par contre, il existe une fourchette tarifaire qui vous aidera à préparer un budget adéquat.
En moyenne, le tarif horaire se situe entre 40€ et 60€. Plusieurs facteurs influent sur ces coûts. La nature de l’intervention (dépannage, maintenance, réparation, installation…) ainsi que l’heure à laquelle il doit intervenir sont pris en considération. De même, les matériaux qu’il sera amené à manipuler ont aussi une incidence sur le devis. En région parisienne, le tarif peut représenter le double de la moyenne préalablement mentionnée. Par ailleurs, une majoration allant de 50% à 100% est parfois applicable en weekend et les jours fériés.
Pour les doubles vitrages, il faut compter de 50€ à 120€ du mètre carré. Les prestations peuvent en effet être facturées en fonction du type de vitre utilisé et de la surface totale à couvrir.
Des frais annexes sont généralement additionnés aux honoraires proprement dit. Il s’agit par exemple des frais de déplacement qui se situent entre 35€ et 55€ dans la plupart des cas. Le coût total inclut aussi le prix du matériel et petites fournitures nécessaires aux travaux. Pour être certain qu’aucune erreur n’est omise, demandez les détails à votre vitrier et assurez-vous que le montant qui vous est communiqué inclut le matériel, la main d’œuvre et autres frais.
Des tarifs forfaitaires sont envisageables. Ils s’appliquent aux interventions courantes comme les remplacements de vitres. Dans ce cas, le délai d’intervention n’est pas pris en compte. C’est la nature de la prestation qui définit le montant vous étant dû.
Les factures doivent être rédigées TTC. La TVA s’élève à 20% pour les constructions achevées il y a moins de 2 ans. La TVA à taux réduit de 5,5% est envisageable si vous résidez dans le bâtiment depuis au moins 2 ans et à condition que le vitrier intervienne pour une rénovation énergétique.
Sachant que les tarifications sont variables, il est vivement conseillé de demander plusieurs offres financières et techniques. Prenez garde aux tarifs trop alléchants. Un montant trop bas comparé à la concurrence peut éventuellement impliquer l’utilisation d’un matériel bas de gamme. Ce qui signifie que vous serez amené à refaire vos travaux plus tôt que prévu. De la même manière, un tarif trop élevé n’est pas obligatoirement un gage de qualité. N’hésitez pas à demander des explications aux vitriers avant d’engager l’un d’eux.
Le matériau utilisé pour vos fenêtres rentre également en compte. Renseignez-vous sur les différents matériaux de fenêtre.